Quelle est par exemple la relation entre la visite d’un studio de fitness et la consommation de boissons énergisantes et de plats cuisinés ? En réfléchissant aux habitudes des apprenti-e-s, on peut identifier divers liens avec le développement durable.

Lundi matin à 9h, en plein centre de Genève, la file d’attente se forme devant l’arcade d’itopie, comme devant une boulangerie de quartier en pleine heure de pointe. Sauf qu’on ne vient pas y acheter du pain et des croissants, mais du matériel et des services informatiques. Chez itopie, on ne parle pas de « développement durable » mais de transition écologique, d’économie sociale et solidaire, de logiciels libres et de matériel informatique de seconde main.

Comment développer des compétences EDD telles que la créativité, la participation, la coopération et la pensée en systèmes ? Par exemple en utilisant la méthode du « Design Thinking » : elle permet de construire des savoirs interdisciplinaires, d’adopter des perspectives diverses et de stimuler les pensées novatrices.

Depuis plus de vingt ans, plus d’une centaine d’élèves du Lycée-collège de la Planta de Sion simulent chaque année, dans une réplique fidèle, l’Assemblée générale des Nations Unies à Genève, avec L’objectif de la comprendre dans toute sa complexité. Jusqu’à 200 lycéen-ne-s imitent les délégations de 77 États. Tout au long de l’année, ils se préparent méticuleusement pour le grand jour : les élèves entraînent leurs compétences en matière de présentation et se penchent en détail sur l’État membre de l’ONU qu’ils  représentent. En endossant, par exemple, le rôle de la délégation chinoise, ils entraînent leur capacité à changer de perspective. Sur la base des connaissances acquises, les élèves formulent des commentaires pertinents et critiques, toujours constructifs, sur des situations complexes. La capacité de penser en systèmes, prenant en compte les interdépendances, est essentielle.

Dans cet exemple de pratique les apprenant.e.s prennent conscience de leur propre manière de voyager et à l'influence de celle-ci sur l'environnement, la société et l'économie.

Après avoir visionné le film « Demain », des classes de 1e, 2e et 3e du lycée ont manifesté leur volonté d’agir en réalisant un potager. Leur demande a été encouragée et leurs propositions entendues. Le résultat : la conception et la réalisation d’un potager didactique urbain dans lequel les étudiants ont cultivé plusieurs variétés de courges, d’herbes aromatiques ainsi que de fleurs comestibles et expérimenté l’association avec d’autres plantes alimentaires. Le potager leur a permis de s’impliquer personnellement et a été un excellent instrument didactique pour unir théorique et pratique en facilitant l’apprentissage. C’est également un espace d’expérimentation scientifique, de réflexion, de vulgarisation, de sensibilisation et de collaboration avec d’autres écoles et classes. Il a par ailleurs permis de réfléchir aux 17 objectifs du développement durable de l’ONU.

En 2020, le Gymnase d’Yverdon a mis en place un « Agenda 2030 interne », qui a commencé par des projets de durabilité dans l’enseignement de géographie par un enseignant. L'idée de faire des projets sur la durabilité s'est ensuite répandue dans toute l'école.

• Comment impliquer les élèves du quartier dans un projet qui les concerne directement ? Dans cet exemple tiré de la pratique, une place de jeu est imaginée, planifiée et construite par les élèves dans le cadre du Paysage éducatif Schoenberg.

L’objectif du projet « L’école au milieu du village » est de rendre l’école plus dynamique et plus active en s’appuyant sur deux piliers : le multiculturalisme et la durabilité. Des rencontres avec des personnes actives dans des projets de coopération, des conférences avec des intervenant·es invité·es et des activités telles que le théâtre ou la danse sont proposées chaque année. Le jumelage avec une école professionnelle en Roumanie et un jardin potager pédagogique en font également partie.
Les principaux thèmes du projet sont abordés à travers des modalités diversifiées, afin d’essayer d’atteindre la spécificité de chaque étudiant·e et de constituer un langage institutionnel qui soit susceptible d’aller au-delà de l’activité circonscrite.
Mettre l’école « au milieu du village », c’est redéfinir son rôle au sein de la société et en faire un point de référence, où l’on aborde des thèmes complexes et où les jeunes ont la possibilité de voir le monde sous un angle différent.