Participation | 3 questions, 3 réponses avec Thomas Minder
19.08.2025
Comment faire en sorte que la participation à l'école ne soit pas seulement un slogan, mais une culture bien ancrée ? Le directeur Thomas Minder explique comment il utilise des méthodes agiles au sein de son équipe enseignante, quels obstacles il a rencontrés et quels succès il a remportés, et pourquoi le travail sur les valeurs est la clé du succès.
1. Que signifie pour vous « vivre la participation à l'école » ? Quel est votre idéal en la matière ?
En tant que directeur d'école, c'est le corps enseignant qui est au centre de la question de la participation. Les enseignant.e.s peuvent et doivent participer au développement de l'école. C'est ainsi que nous avons procédé dans notre établissement. Tous les collaborateurs et collaboratrices sont cordialement invités à faire part de leurs préoccupations, souhaits, visions, etc. Nous appliquons des principes agiles : nous disposons d'un tableau Kanban virtuel sur lequel tous les thèmes sont rassemblés. Dès que le temps et les ressources sont disponibles, l'équipe de projet se charge des différentes tâches et les traite. Bien sûr, il existe également des critères clairs pour qu'un projet puisse être mis en œuvre : le financement doit être assuré, il doit correspondre à la philosophie de l'école, être fondé sur des preuves et répondre aux besoins de notre groupe cible. Et, très important, le corps enseignant doit adhérer à l'idée.
La prochaine étape consiste à impliquer les élèves dans ce processus et à intégrer ce type de collaboration et de développement dans le quotidien des classes.
Nous avons déjà essayé à plusieurs reprises d'introduire des approches participatives similaires avec les parents. Cependant, ceux-ci n'y ont pas vraiment montré d'intérêt. Beaucoup d'entre eux ont tellement confiance en l'école qu'ils ne jugent pas cela nécessaire. De plus, les parents sont également représentés au sein des instances scolaires (conseil scolaire, commission scolaire).
2. Selon vous, quel sont les avantages pour les écoles d'élargir les possibilités de participation et de renforcer la collaboration avec tous les acteurs de l'école (parents, acteurs extrascolaires, communes, etc.) ?
Les enfants et les jeunes se sentent plus efficaces et se considèrent comme des membres importants de l'organisation scolaire. Cela vaut également pour les collaborateurs.trices et les parents. La recherche en matière de santé le montre clairement : la possibilité de participer a un effet important et significatif sur le « bien-être ». Cela nous tient à cœur, pour les parents et les collaborateurs.trices, mais surtout pour les enfants et les jeunes.
3. Quels conseils donneriez-vous aux responsables d'établissement qui souhaitent faire de la « participation » le thème de l'année scolaire ?
« Commencez par travailler sur les valeurs. » Les chefs d'établissement devraient se poser la question suivante avec leurs collègues : quelles sont les valeurs qui nous tiennent vraiment à cœur et pourquoi ? Cela permet de déterminer si la participation est une approche pertinente pour leur école. Si elle est considérée comme un objectif souhaitable, on peut alors réfléchir à la manière dont on souhaite organiser et mettre en place la participation concrètement. Le Réseau d’écoles21 propose aux écoles membres des critères, des outils adaptés, des possibilités d'échange et un soutien. Dans tous les cas, je ferais appel à un conseiller ou une conseillère pour accompagner le processus. Nous y avons renoncé – et avons trébuché plus d'une fois. Avec un accompagnement, nous aurions probablement contourné certains écueils plus facilement.